Délivrance des permis pour la déconstruction de deux sites liégeois d'ArcelorMittal

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sidérurgie
Dans le cadre de la reconversion des sites industriels désaffectés d’ArcelorMittal à Liège, les permis uniques (urbanisme et environnement) pour la déconstruction des installations hors-sol de deux sites sidérurgiques abandonnés en région liégeoise ont été signés. Il s'agit des sites de "Chertal", situé sur les communes de Oupeye et de Herstal et sur une partie du site du Haut Fourneau dit "B" à Seraing.

En effet, le gouvernement de Wallonie fait de la reconversion d'anciens sites industriels une priorité. Son objectif est d'atteindre les 100 hectares dépollués et reconvertis chaque année. Une ambition tant économique (création d'emplois, relocalisation d'activités industrielles dans de nouvelles filières, ...) que stratégique (répondre aux besoin d'espaces, notamment de grands terrains pour accueillir des entreprises et des activités, préserver des terrains non-artificialisés, agricoles, ... ) et environnementales (qualité des sols, de l'eau, de l'air et application des règlementations environnementales).

Recyclage des matériaux et déchets

Les opérations de déconstruction concernent ici 164 hectares répartis sur les sites de Chertal (131 ha sur un total de 180) et du HFB (33 ha). Elles sont nécessaires à la poursuite des études environnementales qui permettront ensuite l'assainissement des sols de ces sites.

Les matériaux et déchets générés par ces chantiers seront orientés, dans le strict respect des normes environnementales, vers les filières adéquates pour maximiser leur recyclage. Leur convoyage privilégiera les voies d'eau et le rail pour d'évidentes raisons d'empreinte environnementale.

L'octroi de ces permis est conditionné à la constitution de sûretés par l'actuel propriétaire, ArcelorMittal, afin d'assurer le bon déroulement des opérations. Le montant fixé pour la sûreté sur le démantèlement du "hors-sol" est de l'ordre de 21 millions €.

Assainissement des sols des deux sites

Pour l'assainissement des sols, il a été convenu de se référer à une disposition innovante du décret « sol » de 2018. Un dispositif d'échanges avec le SPW a ainsi été mis en place, créant un lieu d'échange de données et de prises de décisions environnementales et de réaffectation des territoires.

Concertation et de reporting

Les permis octroyés incluent aussi la mise en place d'organes de concertation ainsi que d'un système de reporting aux autorités compétentes.

Pour interagir avec les Communes voisines du site (Herstal, Oupeye et Visé) et avec les riverains,  un Comité d'Accompagnement, avec la participation de l'ISSeP (Institut scientifique wallon de surveillance, de sûreté et de recherche & développement en environnement), est mis en place. Il assurera une concertation  entre le demandeur, les autorités publiques et la population, et pourra rendre des avis, sur demande ou d'initiative, concernant les matières environnementales et de santé exclusivement.

D'autre part, un reporting mensuel sera mis en place afin que les autorités compétentes puissent connaître l'état d'avancement des opérations de démantèlement et, au besoin, contrôler leur bon déroulement en se rendant directement sur site.

Sites non déconstruits

Le permis de démolition n'est pas accordé pour une liste de sites témoins du passé ou marqueurs de territoire pour laquelle la Wallonie s'est basée sur la proposition de l'agence TER dans le cadre de sa mission d'élaboration d'un Master Plan de remise à la vie active des friches sidérurgiques liégeoises. Cette liste a également été discutée avec l'AWaP.

Les sites non déconstruits/démolis sont :

  •  Seraing : le Haut Fourneau dit « B » (HFB) et le bâtiment des chaudières (lequel sera cependant désamianté)
  •  Chertal : une vingtaine de wagontorpilles, le château d'eau, le grand hall dit "G" et le bâtiment dit des anciens laboratoires.