La Wallonie va consacrer 5 millions € pour la mise en valeur de quatre espaces naturels remarquables. Il s’agit de valoriser les Marais d’Harchies (Bernissart), le site de Caster et de la Montagne Saint-Pierre (Visé), la réserve naturelle de Furfooz (Dinant) et, également, de procéder à la restauration des caillebotis des Fagnes.
Ces espaces naturels à forte attractivité vont bénéficier d'aménagements tant pour y développer la biodiversité que pour y soutenir un tourisme doux et respectueux de la nature.
Marais d'Harchies et réserves naturelles du marais de la Haine
Abritant de nombreuses espèces d'oiseaux et constituant un important site de migration, le site marécageux des Marais d'Harchies accueille de nombreux visiteurs à toutes saisons, mais les infrastructures sur le site sont limitées et nécessitent d'être modernisées.
Une réflexion sur la circulation dans l'ensemble du site, afin de préserver le calme des lieux en vue d'une augmentation potentielle des visiteurs, ainsi que la restauration de milieux naturels, sont également au programme.
Coordonné par l'intercommunale IDETA, le projet associe les communes, le SPW et Natagora.
Budget : 1,4 million €
Site de Caster et de la Montagne Saint-Pierre
Situé sur le versant est de la Montagne Saint-Pierre (Visé), le site de Caster est un haut lieu de patrimoine et de biodiversité. Très fréquenté par le grand public, en partie néerlandophone, le site ne dispose néanmoins pas d'infrastructures suffisantes pour un accueil de qualité ou sécurisé.
Le projet, qui s'inscrit dans un programme transfrontalier de développement écotouristique régional, vise en premier lieu à développer un centre d'accueil Nature bilingue à la ferme de l'ancien château de Caster et à installer des infrastructures d'accueil du public dans les espaces naturels périphériques.
C'est le département Nature et Forêts (SPW) qui est chargé de l'opérationnalisation du projet dont le budget est de 1,2 million €.
Le projet comporte quatre volets permettant de rencontrer les quatre objectifs suivants : attirer des visiteurs à la recherche d'une expérience exceptionnelle, valoriser les richesses naturelles et patrimoniales déjà existantes de la région, pouvoir s'autofinancer et financer l'entretien et le développement du parc naturel et avoir un effet fédérateur sur les associations actives autour de la Montagne Saint-Pierre
Volet 1 : restaurer le site naturel
Les richesses de la Montagne Saint-Pierre résidant notamment dans son sol, ses pelouses calcaires, ses cavités et autres grottes, certains accès aux carrières souterraines doivent être sécurisés pour permettre l'accès au public via des activités encadrées. Les aménagements profiteront aussi aux habitats et espèces présentes : il est ainsi prévu de finaliser certaines restaurations d'habitats de prairies et pelouses calcaires et de poursuivre un projet de sauvegarde des plantes messicoles ( qui se développent dans les terres de culture), déjà entamé en 2016 avec le brome épais et en partenariat avec Natagriwal et deux agriculteurs locaux.
Volet 2 : rénover la Ferme Caster pour en faire un centre d'accueil bilingue
Ce volet vise la restauration et la reconstruction de la Ferme Caster, propriété de la Wallonie, pour y accueillir un centre d'interprétation éco-touristique attractif et bilingue. Il vise aussi à renforcer la coopération transfrontalière dans le domaine de la conservation de la nature et de l'accueil du public dans les sites naturels (pâturage transfrontalier, circulation du public dans les sites protégés, ...).
Volet 3 : créer des points d'accueil pour touristes avec du bois wallon
Plusieurs sites, comme par ex l'entrée de Lanaye, le site de la Frayère, les abords de la réserve naturelle de Lanaye et de la Montagne Saint-Pierre ou encore la rive droite du Canal Albert vont bénéficier d'infrastructures d'accueil et d'accompagnement.
Pour tous ces projets, une attention particulière sera apportée à l'utilisation de matériaux bois issus des forêts wallonnes.
Volet 4 : Construction d'un pont suspendu pour piétons
La tranchée de Caster, longue de 1300 mètres, a été percée lors de la construction du canal Albert dans les années 30', créant une césure nette dans le plateau qui redescend de la Hesbaye vers Maastricht. En rétablissant le lien entre les deux rives, grâce à une passerelle piétonne de plus de 200 mètres de long, 65 mètres au-dessus des eaux du Canal Albert, la volonté est de réunir les deux rives pour permettre à ce plateau, difficilement accessible depuis la Belgique, de devenir un incontournable des randonnées de la région.
Outre la passerelle, un bâtiment d'accueil sera installé près du fort d'Eben-Emael en rive gauche, et les balisages de nouvelles balades réalisés en collaboration avec les associations actives sur le site.
La Défense, gestionnaire du site de ce côté, a également été associée au projet qui valorisera le site de mémoire que constitue le fort.
Réserve naturelle de Furfooz
Au cœur du pôle touristique de la région dinantaise, le site de Furfooz accueille environ 30 000 visiteurs par an. Joyau de biodiversité abritant les vestiges d'un riche passé historique et patrimonial, la réserve se destine à devenir un exemple de bioéconomie aboutie.
Le projet propose de développer les infrastructures pour améliorer l'expérience du visiteur et développer les activités destinées au public scolaire. Différents espaces nécessitent une amélioration des infrastructures : (espace d'accueil multimodal, thermes romains, jardin pédagogique, etc). Le parcours dans son entièreté sera sécurisé et mieux mis en valeur.
L'asbl Ardenne & Gaume, gestionnaire du site, se charge de coordonner les travaux.
Budget : 1,3 million €
Remplacement des caillebotis de la Fagne de Malchamps
Dans le cadre d'un programme plus général de réfection des caillebotis, les sentiers en bois qui permettent aux promeneurs d'évoluer au-dessus du terrain humide et tourbeux des Fagnes seront progressivement remplacés, afin d'assurer la sécurité des promeneurs, la préservation de la biodiversité et le charme touristique des lieux.
Budget : 1,9 million €
Parallèlement à ces 4 grands projets, et toujours dans le cadre de son Plan de Relance, la Wallonie s'est engagée à créer 1000 ha de réserves naturelles supplémentaires chaque année et a lancé un appel à projets en vue de créer deux parcs nationaux sur le territoire régional.