Quelles sont les mesures prises en matière de pollution des cours d'eau ?

Les inondations ont emporté toute une série de produits potentiellement nocifs avec elles dont il convient de déterminer si ces substances se sont fixées dans les sols ou sont restées dans nos eaux de surface.

Dans ce cadre, le SPW Environnement a immédiatement lancé, en collaboration avec l'Institut scientifique de Service public (ISSeP), une campagne d'analyses approfondies de la qualité des cours d'eau sur 85 stations de mesures.

Plus de 300 paramètres sont analysés sur ces stations pour suivre :

  • les pollutions dues aux eaux usées, principalement les matières organiques, azotées et phosphatées ;
  • les pollutions plus spécifiquement industrielles et les hydrocarbures.

En complément, les mesures de 104 stations (déjà prévues au programme de monitoring 2021) sont maintenues.

Le choix des stations s'est fait en fonction des zones les plus impactées comme les bassins de la Vesdre ou de l'Ourthe par exemple, mais également sur l'ensemble des 209 communes touchées par les inondations. Cela représente 80 % du territoire wallon.

Les échantillonnages ont commencé dès le 19 juillet et les premiers résultats sont attendus courant septembre. Ils seront par la suite envoyés au SPW Environnement toutes les semaines. Ils seront ensuite interprétés en regard de la situation d'avant les inondations. Ces résultats permettront d'obtenir un état des lieux objectif de la pollution des eaux en hydrocarbures, première étape nécessaire avant d'envisager des actions de dépollution.

La probabilité est grande que la majeure partie des polluants qui ont été déversés dans les eaux de surface à l'occasion des crues aient été emportés par les flots tumultueux. Les résultats analytiques des prélèvements en cours permettront de confirmer ou non ce diagnostic.

Concernant les stations d'épuration

L'arrêt des stations d'épuration est également un problème important qui mobilise toutes les équipes sur le terrain et est l'objet de toutes les attentions. Les stations d'épuration les moins endommagées ont été réparées et remises en service rapidement.

Début septembre, seules 15 stations sur 428 demeurent à l'arrêt avec une durée d'indisponibilité variable de 3 à 15 mois, en fonction de la gravité des dégâts.

Du fait des quantités d'eaux usées que cela représente, il est malheureusement impossible de les stocker ou les transférer vers d'autres stations. Il n'y a donc pas d'autre solution pour l'instant que de laisser ces eaux usées s'écouler dans la rivière, où elles sont cependant diluées et auto-épurées en partie. Les stations à l'arrêt sont situées dans 7 masses d'eau dont la qualité est particulièrement suivie, principalement dans les bassins de la Vesdre et de l'Ourthe.

Enfin, une campagne du suivi de l'écotoxicité sur ces bassins a été lancée. Les premiers résultats d'analyse indiqueront si des mesures supplémentaires doivent être envisagées.